Dai Vernon

(alias : David Frederick Wingfield Verner).

Né le 11 juin 1894 à Ottawa (Canada)
Mort le 21 août 1992 à San Diego (Californie, USA)

Selon ses propres dires, David Verner a commencé la magie à l’âge de sept ans, en apprenant son premier tour grâce à son père, employé du gouvernement et grand amateur de prestidigitation. Il reçoit alors son premier ouvrage consacré à la magie : L’expert aux Cartes de S.W. Erdnase. Après l’avoir étudié en détail, le jeune prodige en connait le contenu par cœur quelques années plus tard.

David Verner étudiera par la suite le génie mécanique, toujours au Canada, au collège militaire royal de Kingston, situé dans la province de l’Ontario. Après la première guerre mondiale, il quitte le Canada pour les Etats-Unis et s’installe à New-York.

 

David Verner exerce alors son art dans l’arrière-boutique du magasin de magie «Clyde Powers’ magic shop», où il va rencontrer plusieurs grands noms de l’époque dont Dr James William Elliott et Harry Kellar. Il se produit également dans des soirées privées, et crée un spectacle (le « Harlequin Act ») qui sera donné sur les scènes de New York City, au «Radio City Music Hall» ainsi qu’au «Rainbow Room». Ce show est un immense succès critique, mais ses coûts de production étant très élevés il sera rapidement arrêté.

C’est à la même époque qu’il va définir ce qui deviendra son pseudonyme (Dai Vernon), en commençant par changer son prénom. Cela se fait à la suite de l’erreur d’un journaliste dans l’écriture de son article, qui a utilisé le diminutif gallois « Dai » en lieu et place de « David ». Concernant son nom de famille, dès son arrivée aux USA Dai est sans cesse confondu avec un patineur artistique du nom de Vernon. Lassé de corriger sans cesse ses interlocuteurs, il décidera finalement de prendre ce nom. C’est ainsi que David Verner est devenu Dai Vernon.

En 1919, alors âgé de 25 ans, Vernon relève un défi qui va marquer un tournant dans sa vie. A cette époque Harry Houdini annonce qu’il est capable de pouvoir comprendre n’importe quel tour de prestidigitation si on lui montre trois fois de suite. Vernon lui présente alors sa version de « la carte ambitieuse », qu’il refera sept ou huit fois d’affilée sans qu’Houdini ne parvienne à trouver le truc. Sous la pression de sa femme et des amis de Vernon, Harry Houdini reconnaît sa défaite et Dai Vernon trouve là un complément idéal à nom de scène : « The Man who Fooled Houdini » (=L’Homme qui a bluffé Houdini), titre qu’il utilisera dans sa publicité.

Un peu plus tard, Garrick Spencer, ami de Vernon, lui donnera le surnom de «professeur» qui le suivra jusqu’à la fin de sa vie. Vernon parcourt alors les Etat-Unis pour rencontrer une foule de magiciens et ainsi apprendre le plus possible.

En 1963, Dai Vernon est venu voir Jay Ose, afin de visiter le Magic Castle pour la première fois. Il deviendra probablement le plus mémorable des résidents du lieu, pendant les 30 dernières années de sa vie. Des magiciens du monde entier sont venus au Magic Castle pour apprendre de et avec lui, notamment : Ricky Jay , Persi Diaconis , Doug Henning, Larry Jennings, Chuck Fayne, Steve Dacri, Michael Ammar, John Carney et Michael Skinner.

Vernon, en établissant de nouvelles normes et en améliorant subtilement des mouvements existants, a élevé l’art de la prestidigitation plus haut que tous ses prédécesseurs. Il est probablement, avec Ed Marlo, le plus grand contributeur à l’art du close-up au 20e siècle. On lui créditera d’inventer ou d’améliorer de nombreux standards de magie et d’effets avec des cartes, des pièces et autres petits objets. Son « Symphony of the Rings » demeure à l’heure actuelle l’une des routines les plus populaires d’anneaux chinois.

En Octobre 1965, un journaliste et prestidigitateur amateur (Richard Buffum) a enregistré une série d’entretiens avec Vernon. Une transcription de ces entretiens est apparue dans un livre : Les Chroniques de Vernon – Dai Vernon une vie magique, publié en 1992, et édité par Bruce Cervon et Keith Burns, tous deux proches amis de Vernon.

Loin de prendre la grosse tête, Vernon reste une personne modeste dotée d’un charme indescriptible, un vrai gentleman, aimé de tout le monde (sauf peut-être d’Houdini, le seul à parler de Vernon de manière négative). Il a la rare capacité de remplir d’enthousiasme n’importe quel spectateur assistant à ses représentations, lui transmettant son amour pour l’art magique.

En 1982 Vernon enregistre une série d’entretiens filmés en studio dans son Canada natal. Durant une semaine, et entouré de Michael Ammar, Gary Ouellet et Steve Freeman, il dissèque nombre de tours et de trucs aussi bien techniques que psychologiques. Ces sessions donneront au final une collection de 17 volumes VHS édités sous le titre « Dai Vernon Revelations », puis réédités sous la forme de 8 DVD par L&L Publishing.

Dai Vernon décède à l’âge de 98 ans à Hollywood. Il a été incinéré et ses cendres sont conservées au Magic Castle.

La phrase qu’il prononçait souvent à la fin de sa vie et qui restera dans les mémoires : « Je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pu consacrer les six premières années de ma vie à la magie. »