Mort le 22 juillet 1980
Il est né à Utrecht et s’intéresse à la magie grâce à son barbier – coiffeur (Piet Verschragen) qui est à ses heures un magicien amateur ayant pour habitude de s’entrainer sur ses clients. Son plus jeune et surtout plus fidèle client est le jeune Abraham. Ils font un deal : Piet Verschragen lui apprend un tour si le jeune Abraham vient se faire couper les cheveux chez lui. A chaque fois Abraham rentre chez lui et s’entraine jusqu’à ce qu’il sache reproduire l’effet lui-même.
Pendant son passage à l’école primaire, il va essayer tous ses tours devant ses camarades, mais c’est devenu un vrai calvaire… son professeur va jusqu’à confisquer les gimmicks d’Abraham et les mettre dans son tiroir. Son père est mis au courant et va essayer de raisonner cette passion.
Mais sa passion est grandissante et à 9 ans, il envoie une série de coupons afin de recevoir sa première boite de magie.
Après ses études dans le secondaire, Abraham pense suivre le même parcours que son frère et devenir cuisinier. Mais des tests ont montré qu’il a des prédispositions pour le design. Et son père le pousse dans cette voie… alors qu’Abraham, lui, souhaite transformer sa passion en profession. Mais la seconde guerre mondiale éclate, ce qui scelle son destin d’artiste.
Dans un premier temps, il anime des mariages et différentes fêtes sous le nom de scène de «Vandini». Puis il prend le nom de «Mystica» et va jouer pour des soldats néerlandais. Il s’enrôle ensuite dans l’armée et s’envole pour l’Indonésie, où il conserve sa passion pour la magie.
A cette époque, il admire le magicien américain «Channing Pollock» ainsi que l’italien «Chefalo Kalanag». Abraham rencontre Kalanag et va travailler avec lui pendant environ un mois. Mais après avoir testé un spectacle de grandes illusions, Abraham ne semble pas être fait pour la scène et retourne alors à la micromagie.
Il va tenter un concours de magie à Amsterdam mais ne sera malheureusement pas le gagnant de cette convention ; il se fait toutefois remarquer par un journaliste, ce qui aura pour conséquence de faire changer l’avis de ses parents à propos de son choix professionnel.
En 1950, il fait un carton plein à la FISM de Barcelone, et il reçoit un prix supplémentaire par le Magic Circle Suédois (la baguette d’argent pour avoir présenté le texte le plus poli de la convention). Il va alors ressentir le besoin de changer de nom de scène et, après une recherche intense en décembre 1950, «Mystica» devient «Fred Kaps».
Deux ans plus tard, il se marie avec son amour d’enfance, Nelly.
En 1955, Fred Kaps va remettre son titre en jeu à la FISM à Amsterdam, et cela malgré les conseils de ses amis qui cherchent à le dissuader de participer à celle-ci. Mais contre toute attente, il remporte le grand prix de la FISM, grâce à une magnifique prestation avec une routine de sel.
En septembre 1961, il remet de nouveau son titre de champion de la FISM à Liège avec une routine surprenante de bulles et de billets. Il va obtenir pour la 3ème fois consécutive le grand prix de la FISM (et ce pour la première fois dans l’histoire du concours).
Après cet exploit, il apparait dans une émission télévisée, «The Ed Sullivan Show», en février 1964. Il apporte un nouveau regard sur la magie à la télévision avec des tours de cartes revisités. Et il va ainsi réussir à réunir 73 millions de téléspectateurs. Il enchaine ensuite plusieurs émissions de télévision, y compris en Europe.
Sa notoriété va l’amener à jouer devant le président Sukamo (en Indonésie), les familles royales des Pays-Bas et de Grande-Bretagne, pour la princesse Grace et le prince Rainier de Monaco et bien d’autres encore.
Mais tout cela va trop vite… Fred Kaps ne supporte pas bien la célébrité et il préfère s’isoler sur son bateau ou son camping-car pour travailler sur de nouveaux effets ou pour lire ses livres de magie.
Il va alors participer à plusieurs conventions de magie, même s’il se fâche souvent étant donné qu’il ne supporte pas de voir ses propres routines. Ceci dit, il prend plaisir à voir des tours qui sortent de l’ordinaire, même si la réalisation laisse à désirer. Il prône alors l’originalité et la création.
Malheureusement, peu de monde le sait à ce moment là, mais Fred Kaps souffre d’un cancer. En mai 1980, il reçoit une bourse pour sa maîtrise à l’Académie des Arts Magiques à Hollywood. Mais le 23 juillet 1980, après une rechute de son cancer, il décède en laissant sa mère, son épouse et ses deux filles.
Depuis le 9 mars 2005, un mémorial a été élevé en face de sa maison à Utrecht, pour honorer et rendre hommage à la magie de Fred Kaps.