Georges Méliès

Né le 8 décembre 1861 à Paris (3ème arrondissement).
Mort le 21 janvier 1938 à Paris.
 

Ses parents sont des fabricants de chaussures de luxe à Paris. Petit dernier de la famille, il va être sur-protégé par sa mère. Il va faire ses études au lycée impérial de Vanves, puis au lycée Louis-Le-Grand. Il passe son temps enfermé dans sa chambre à caricaturer ses professeurs, à écrire des poèmes, inventer, dessiner des paysages et raconter des histoires. A l’âge de 18 ans, il souhaite intégrer les beaux-arts. Mais son père refuse, et grâce à ses relations Georges devient l’élève de Gustave Moreau.

En 1881, il fait son service militaire à Blois, où il va faire connaissance de Robert-Houdin (certaines rumeurs disent que Georges a rendu visite à Robert-Houdin à sa maison : «Le Prieuré»).

Il aspire à devenir peintre, et travaille pendant quelque temps avec son père Jean Louis Stanisla Méliès. Il en profite pour apprendre le métier de mécanicien. Puis son père va l’envoyer à l’âge de 22 ans en Angleterre chez un ami (à Londres) pour y perfectionner son anglais. Il devient alors vendeur dans un grand magasin londonien, où il est affecté au rayon des fournitures. C’est là qu’il va commencer l’apprentissage de la prestidigitation. Grâce à L’Egyptian Hall (dirigé par John Nevil Maskelyne) où il rencontre David Devant qui va l’initier à son art. En échange de ses cours, Georges réalise les décors pour David Devant.

En 1885, il est de retour sur Paris. Il rencontre et se marie avec Eugénie Genin. Il présente alors quelques numéros de magie dans des brasseries à la galerie Vivienne et au cabinet fantastique du musée Grévin, pour augmenter un peu plus ses revenus, il occupe également un poste de journaliste et caricaturiste sous le pseudonyme «Geo Smile». En 1888, il décide de vendre ses parts de l’entreprise familiale à un de ses frère pour 500 000 Frs avant de racheter le théâtre parisien de magie (8 boulevard des Italiens) à Léonie Robert-Houdin, la veuve du fondateur de la magie moderne. Ce qui va lui permettre de récupérer le matériel des Soirées Fantastiques et d’autres automates tous confectionnés par Robert-Houdin.

Il va devenir le directeur de ce théâtre et va y montrer des spectacles de grandes illusions. Il termine toutes ses représentations par la projection de photographies. Ses photographies vont faire son succès, ce sont des peintures sur des plaques de verre. Mais c’est grâce à son inventivité, sa poésie et le sens de l’esthétique que Georges doit son succès.

En 1891, il fonde l’Académie de la Prestidigitation. 13 ans plus tard elle se transforme en Chambre syndicale de la prestidigitation afin de changer le statut des magiciens ambulants (considéré comme des Romanichels par la police). George va en être le président pendant 30 ans.

Le 28 décembre 1895, Georges se voit invité à la première projection publique par Antoine Lumière, au sous-sol du «salon indien du Grand Café». Il essaye d’acquérir l’invention des frères lumière, mais n’y parvient pas. Il décide alors d’acheter le procédé de l’isolatograph des frères Isola (ainsi que le Théatograph). Ce qui va lui permettre de fonder la société de production : Star Film, le 5 avril 1896 il projette des films dans son théâtre. Puis il décide de filmer et de monter des fictions, c’est lors d’un tournage qu’un incident se passe (la manivelle de la caméra va se bloquer), ce qui transforme la réalité : sur le film, l’omnibus filmé devient subitement un corbillard… Dès lors Georges réalise que l’incident révèle un domaine intéressant, et il va décider d’exploiter ceci en parodiant notamment les films des Frères lumière en vues fantastiques.

En 1897, il crée le premier studio de cinéma (à Montreuil) en France. Il va y filmer des acteurs (amateurs pour la plupart) devant des décors peints inspirés par les spectacles de magie de son théâtre, ce qui lui vaut le surnom de «Mage de Montreuil». Il va également filmer des phénomènes d’actualités tels que le sacre de Édouard VII (en 1902). Il va aussi créer un atelier de colorisation des films, devenant ainsi à la fois producteur, réalisateur, scénariste, décorateur, machiniste et acteur.

De 1896 à 1914, il va voyager près de 600 fois, ce qui lui permet de signer plus de 600 courts métrages. Il signe son premier film important avec l’Affaire Dreyfus (1899), puis réalise son «Voyage dans la Lune» (1902). En 1911 la Société Pathé devient le distributeur exclusif de la Star Film et prend le contrôle éditorial sur les films. Mais Georges n’arrive pas à rivaliser avec les sociétés de production. Malheureusement, en 1913 la perte de sa femme fait qu’il cesse toute activité. Suite à la guerre en 1914, le théâtre Robert-Houdin (devenu un cinéma avec des séances de prestidigitation le dimanche) est fermé par ordre de la police.

De 1915 à 1923, Georges monte avec l’aide de sa famille de nombreux spectacles dans un de ses studios (transformé en théâtre). Puis en 1923, il est contraint de revendre sa propriété (transformée en petit cabaret) à la société Pathé, à cause d’un créancier, et il quitte la ville de Montreuil. Plusieurs de ses films sont alors vendu à des marchands forains. Et dans un accès de colère Georges Méliès brûle son stock de film…

En 1925, il se marie avec une de ses principales actrices (Jeanne d’Alcy, son vrai nom Charlotte Faës). Et ils vont s’occuper de la boutique de jouets et de sucreries dans la Gare de Paris-Montparnasse. En 1929, Léon Druhot (directeur de Ciné-Journal) va le retrouver et le sortir de l’oubli. Il reçoit la Légion d’honneur en 1931.

Un an après, il est placé en maison de retraite de la Mutuelle de cinéma (fondée en 1921) au château d’Orly. En 1938, Henri Langlois sauve une partie des films de Georges à partir des négatifs d’origine et de copies illégales. Georges Méliès décède le 21 janvier 1938 d’un cancer à l’hôpital Léopold Bellan à Paris. Il est inhumé au Père-Lachaise, cimetière de Paris.

En 1946, on invente le prix Méliès qui couronne chaque année le meilleur film français ou de coproduction française. Le 13 mars 1961, la poste française a émis un timbre en l’honneur de Georges Méliès qui est retiré de la vente le 14 octobre 1961 après avoir été tiré à 5 270 000 exemplaires.

Filmographie sélective :

Il a réalisé 600 courts métrages de 1 à 40 minutes dans le domaine : Féerie, Science-fiction et historique. Le 1er janvier 2009, les films de Georges Méliès sont passés dans le domaine public.

 

1896 : Escamotage d’une dame au théâtre Robert Houdin
1896 : Le Manoir du diable
1897 : Faust et Marguerite
1897 : L’Hallucination de l’alchimiste
1897 : L’Auberge ensorcelée
1898 : Un homme de têtes
1898 : La Tentation de Saint-Antoine
1898 : La Damnation de Faust
1898 : Guerre de Cuba et l’explosion du Maine à La Havane
1899 : L’impressionniste fin de siècle
1899 : Cendrillon
1899 : L’Affaire Dreyfus
1899 : Cléopâtre
1900 : Nouvelles luttes extravagantes
1900 : L’homme-orchestre
1900 : Le Malade hydrophobe
1901 : L’Homme à la tête de caoutchouc
1901 : Barbe-Bleue
1902 : Le Voyage de Gulliver à Lilliput et chez les géants
1902 : Le Voyage dans la Lune
1903 : Illusions funambulesques
1903 : Le Puits fantastique
1903 : Le Revenant
1903 : Le Mélomane
1903 : Le Chaudron infernal
1903 : Le Cake-walk infernal
1903 : La Flamme merveilleuse
1903 : Le Royaume des Fées
1903 : Le Monstre
1903 : Le Mélomane

1903 : L’Auberge du Bon Repos
1903 : La Lanterne magique
1903 : Le Rêve du Maître de Ballet
1903 : Faust aux Enfers
1904 : Les Cartes vivantes
1904 : Le Thaumaturge chinois
1904 : Le Bourreau turc
1904 : Le Juif errant
1904 : Le Roi du Maquillage
1904 : Le Voyage à travers l’Impossible
1905 : Le Tripot clandestin
1905 : Les Affiches en goguette
1905 : Le Palais des Mille et Une Nuits
1905 : Le Raid Paris-Monte Carlo en 2 heures
1905 : Les Chevaliers du chloroforme
1906 : Les 400 Farces du Diable
1906 : L’Alchimiste Parafaragamus ou la Cornue infernale
1907 : L’Éclipse du soleil en pleine lune (image)
1907 : La Prophétesse de Thèbes
1907 : Vingt mille lieues sous les mers
1908 : Le Rêve d’un fumeur d’opium
1908 : Tartarin de Tarascon
1908 : La Fée libellule
1909 : Le Locataire diabolique
1909 : Le Mousquetaire de la reine
1910 : Le Secret du Médecin
1911 : Les aventures du baron de Münchhausen
1912 : À la Conquête du Pôle
1912 : Le Chevalier des neiges
1912 : Cendrillon ou La pantoufle mystérieuse
1913 : Le Voyage de la famille Bourrichon

Ses inventions :

  • Les pellicules percées (4 trous par image).
  • Le développement de film sur tambour.
  • L’introduction du mouvement horloger dans le premier projecteur.